Le train jaune, entre nature et culture
Comment le train jaune, au départ simple outil de transport en Languedoc-Roussillon, est-il devenu un formidable vecteur culturel ? Pour le comprendre, faisons d'abord un détour par l'histoire. La ligne du train jaune est l'aboutissement de travaux titanesques entrepris en 1903 pour désenclaver les hauts plateaux catalans. Le premier tronçon reliant Villefranche de Conflent à Mont-Louis est mis en service en 1910 et c'est en 1927 que sera atteint Latour de Carol, assurant ainsi une jonction avec le Transpyrénéen (train franco-espagnol qui relie Toulouse à Barcelone).
Long de soixante-trois kilomètres, le chemin de fer du train jaune est ainsi
devenu le plus haut de France. Pour permettre au train de braver les difficultés
d'un relief accidenté, pas moins de six cent cinquante ouvrages d'art, dont
dix-neuf tunnels, jalonnent la voie ferrée. Ainsi, dès sa construction, la ligne
du train jaune allait susciter la création d'un solide patrimoine, puisque bon
nombre de ses ouvrages, comme le viaduc Séjourné ou le pont suspendu Gisclard,
sont classés au titre des Monuments Historiques.
De même, le matériel roulant, qui figure parmi les curiosités du parc SNCF, est composé d'automotrices et de remorques classées également aux Monuments Historiques (en 1995). Outre son tracé, c'est aussi l'alimentation du train jaune qui a une approche environnementale singulière. En effet, le courant transmis le long d'un troisième rail électrifié (la grande originalité du train jaune...) est produit par le complexe hydraulique de la vallée de la Têt, conçu à cet effet.
La pièce maîtresse est le barrage des Bouillouses (altitude 2000 m) qui fut
terminé en 1910 pour alimenter le "canari" (son surnom localement). Et parce que
ce train s'est fondu dans le territoire où il évolue, il est aussi un moyen
extraordinaire d'en découvrir les raretés, de se plonger en immersion totale
avec la nature. Le voyage avec le train jaune ressemble à un film panoramique,
rythmé par le balancement des voitures. A mi-hauteur des pentes escarpées de la
vallée du Têt, le train tutoie le vide, puis traverse en douceur de grands
espaces sauvages, au pied des massifs du Canigou, du Carlit, du Puigmal...
Cette invitation à la contemplation d'un paysage somptueux peut être aussi une incitation à la découverte active d'un territoire et de ses innombrables richesses. Au détour d'un virage, on aperçoit un village ou une église romane, on devine l'entrée des vallées étroites du Haut-Conflent accessibles aux seuls randonneurs, on découvre les stations de ski accrochées aux pentes de la Cerdagne. A partir des gares, c'est donc toute une région qui peut être découverte au cœur du territoire du Projet de Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes.
Plus que jamais, le train jaune et son parcours pittoresque symbolisent
l'originalité du patrimoine catalan montagnard. "Aussi, sa valorisation est une
des priorités des élus et acteurs locaux. De nombreux projets fleurissent autour
du train jaune. Par exemple, le chanteur catalan Albert Bueno a produit un CD
qui rend hommage à ce moyen de transport, une exposition sur le train jaune a eu
lieu au musée de Cerdagne. Une animation intitulée "Train jaune et couleurs
d'automne" propose des randonnées, visites de village ou balades contées le long
du parcours du canari", explique-t-on au Projet de Parc naturel régional.
Vous pouvez acquérir le CD d'Albert BUENO comportant la version chantée du petit train jaune
"EL TREN GROC" en catalan et le "TRAIN D'OR" en français. Paroles d'Albert BUENO pour la version catalane, et paroles d'Henri FOURNOLS pour la version française. La musique est de Jean MORA pianiste de Halliday, Vartan, Obispo.
Envoyer chèque de 5 euros à l'ordre de l'Associacio Canco Catalane en précisant vos nom, adresse pour l'envoi
Adresse postale : Associacio Canço Catalane - Albert BUENO
4, rue de la Colline
66330 CABESTANY - France
Pochette du CD D'Albert BUENO - graphisme Jordi DUNYACH