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Titre du blog : Amis du Cap d'Estany Sardaniste
Auteur : sardane
Date de création : 19-12-2008
 
posté le 28-08-2013 à 07:17:38

SUITE N° 6 - HISTOIRES PITTORESQUES DE NOS VILLAGES - JEAN RIFA


LA  COBLA ROUSSILLONNAISE – JEAN RIFA

 

Pour que la fête soit réussie

 

N° 6

 

Vient la sardane

 

Après 1900, les premières sardanes sont interprétées par les  cobles Mattes, Ferreols et Cortie. A cette occasion, les six musiciens habituels  peuvent être portés à sept, avec l’adjonction d’une contrebasse à cordes. Les arrangements musicaux  sont ceux des cobles de Catalogne  sud qui, elles, sont déjà passés à dix ou onze éléments . Pour rétablir la vérité, il faut dire que,  à cette époque où la catalanité n’est pas bien vue par les autorités françaises, peu de personnes savent  danser la sardane et il faudra attendre encore longtemps pour qu’elle atteigne une popularité qui est à son summum aujourd’hui. De 1880 à 1914, le nombre de cobles roussillonnaises atteint une bonne vingtaine. Il est vrai que certaines ne dépassent guère les limites de leur canton.

Dans les années 20, la concurrence des cobles du Sud se fait pressante car leur qualité musicale est supérieure comme le laisse entendre un chroniqueur de 1927. «  le concert donne à Perpignan par la cobla la Principal de la Bisbal, par l’impression favorable qu’il a produit sur le public, a éveillé l’attention sur nos cobles et l’on n’a pas tardé à observer la grande pitié de nos groupements roussillonnais par rapport à ceux de l’autre côté des Pyrénées »

Un autre événement  va également freiner le développement de la cobla : l’arrivée du jazz-band et son impact sur la jeunesse. Rapidement, certaines  cobles se mettent elles aussi à se structurer pour répondre à cette demande et  deviennent cobla-orchestre. Les autres, pour la plupart, vont disparaître.

Aujourd’hui, en Roussillon, une dizaine de cobles , bien souvent  obligées de faire appel à des musiciens du Sud, se partagent le marché de la « ballade de sardanes » et laissent le bal traditionnel , pour peu qu’il existe encore,  aux formations super équipées en distribution de décibels. A deux ou trois exceptions près, les cobles roussillonnaises sont revenues à leur vocation première, jouer uniquement de la musique catalane dont le répertoire est remarquable servi par des bons compositeurs.

 

Comme l’a chanté Trenet «  qu’elle est jolie la sardane, que l’on danse main dans la main « . Tout un symbole, celui du pays catalan que l’on a jadis  partagé mais dont la cobla reste un très fort trait-d’union.

FIN