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Titre du blog : Amis du Cap d'Estany Sardaniste
Auteur : sardane
Date de création : 19-12-2008
 
posté le 14-06-2010 à 16:49:08

BOUQUET DE LA SAINT JEAN

La tradition des herbes de la Saint Jean

 

Avant le lever du soleil, juste après la fête des feux, il est de tradition d'aller à la cueillette des herbes de la Saint Jean, tradition ayant quelque peu disparu  mais qui depuis une dizaine d'année tend à reprendre vie. Dans un petit village du Roussillon, de nombreux groupes se faufilent dans les bois et les sentiers environnants à la lueur du jour. On dénombre près de 27 herbes dites "de la Saint Jean" mais ici on en cueille particulièrement quatre : l'orpin (poivre de muraille), l'immortelle (herbe de Saint Pierre), les feuilles de noyer et le millepertuis (herbe de la Saint jean).  Ces plantes sont montées en bouquets, en croix ou en couronnes et mises au fronton des portes afin de "porter bonheur", c'est le bouquet de la bonne aventure.

Pour ce qui est des propriétés, elles sont de part les plantes elles mêmes, curatives et thérapeutiques, pour les brûlures et les plaies. Il était habituel, lors de la confection du bouquet de la Saint Jean, de remplacer l'ancien bouquet par le nouveau et de laisser macérer l'ancien bouquet dans l'huile d'olive. Cette macération servait tout au long de l'année pour les plaies ou autres maladies de la peau, autant pour les humains que pour le bétail.

 

 

 

 

 


La légende du bouquet de la Saint Jean (Jacint Verdaguer)


Dans un mas du Vallespir, il y avait une  jeune fille belle comme un bouquet de fleurs. Un jeune homme qui venait de trouver du travail aux forges de la Preste lui fit la cour et, bien que personne ne sache d'où sortait le galant, elle se laissa faire. Il commença par lui rendre visite à la sortie de l'église tous les dimanches après-midi, à l'heure de dire le rosaire. Puis, il alla la voir tous les jours, après le travail. Arriva la Saint-Jean et la belle, comme c'est la coutume, se leva de bonne heure pour aller chercher la Bonaventure avant la messe du matin. Se recommandant au saint, elle cueillit l'herbe qui porte son nom et, la tressant en forme de croix, l'accrocha à la porte de sa maison.


Revenant des matines, elle trouva le jeune forgeron au bord du chemin. Ce dernier lui fit la conversation et, accroché comme une ronce à son jupon, la suivit jusque chez elle. Elle entra dans le mas et, voyant que son soupirant restait dehors, elle l'invita à s'asseoir sur un tabouret qui se trouvait sur le pas de la porte. Il fit celui qui ne comprend pas. Elle le pria à nouveau d'entrer et, voyant qu'il n'en faisait rien, lui demanda pourquoi.


Il lui répondit qu'il y avait là, cloué à la porte, un bouquet d'herbes dont il n'aimait pas l'odeur. Alors, elle lui demanda son nom, qu'elle brûlait de connaître depuis plusieurs jours s'il le lui disait, elle décrocherait les herbes qui semblaient tant le déranger. Il répondit qu'il était le démon (que Dieu nous en garde), car il ne peut refuser de répondre à cette question.


Non seulement la belle n'enleva pas le bouquet d'herbes de sa porte, mais, qui plus est, elle raconta sa mésaventure à ses voisines. Depuis, on accroche le bouquet de la Saint-Jean à toutes les portes du Vallespir.